Rechercher dans ce blog

Image

Tout est à construire. Tout est donc à notre portée collective.


Cet été, la Villeneuve de Grenoble, un des emblèmes utopique de la gauche des années 70, a rejoint sur la scène médiatique Clichy sous bois, Villiers le Bel et autres "territoires perdus de la République".

Incapable de résoudre les problèmes économiques et sociaux du pays, le président de la République est venu à Grenoble salir les principes que sa fonction est censée défendre. Il nous a désignés, nous qui habitons les quartiers populaires, comme les barbares sur lesquels sa victoire lui assurera son triomphe et sa réélection.

En tant qu’habitants du quartier Villeneuve, nous sommes les premières victimes de la délinquance. Ce sont nos voitures qui brulent, nos montées qui sont vandalisées, nous qui subissons agressions verbales et physiques. Mais nous subissons pire encore que ce que les médias véhiculent.
 
Car cette violence n’est que la fumée d’un enfer social fondé sur l’exclusion économique sociale et politique de millions d’habitants des quartiers où la classe politique a décidé d’entasser les problèmes qu’elle ne veut pas résoudre. Éducation au rabais, chômage programmé, assistanat, sous-emploi, violences
policières et pauvreté sont le lot des "infidèles de la République" fabriqués de toutes pièces par une France qui refuse l’examen critique de ses valeurs et de ses contradictions et va même jusqu’à redéfinir ses plus beaux principes comme la laïcité pour en faire des outils d’exclusion. Des principes bien mal servis, de gauche à droite, par une cohorte d’arrivistes en mal de reconnaissance populiste.

La droite sarkozyste, en campagne comme au pouvoir, a clairement choisi le chemin de la stigmatisation médiatique et de la répression sécuritaire. Elle a choisit un électorat contre un autre, ce qui donne une responsabilité à la gauche, que cette dernière n’a pas assumée. En crise depuis les effondrements successifs des modèles communiste et socio-démocrate, la gauche s’est divisée entre ceux qui se sont retirés du réel et ceux qui n’ont plus d’autre idéal que de faire une carrière.
 
Le positionnement politique de la droite vis à vis des quartiers assure à la gauche un vote réflexe, au besoin rebaptisé "utile" qui ne lui impose nullement de se saisir des problèmes réels de ces électeurs. Ce qui lui évite d’avoir à choisir entre l’électorat des classes moyennes, idéologiquement de plus en plus sensible aux lanternes sarkozystes et nous.
 
Voter, élire, nous voyons que cela ne suffit pas. Certains leaders prétendent nous représenter, nous vendent leur parti, mais en arrivant au pouvoir, ils se transforment et oublient de défendre leurs principes affichés comme leurs électeurs. En tant que citoyens,nous devons agir contre un système politique qui n’est plus représentatif, aux mains d’une caste économique médiatique et politique renfermée sur elle-même et parfois même héréditaire.

Il est donc de notre responsabilité citoyenne et progressiste de contrer la stigmatisation caricaturale des médias de consommation. Mais aussi de poser le rapport de force électoral qui seul peut contraindre, à termes, une prise en compte réelle de nos revendications et de nos espérances pour une refondation politique de la gauche dont nous ne soyons plus les dindons.

Il nous faut notre propre espace de confrontation d’expériences, de construction idéologique et d’élaboration des solutions politiques. Un espace où nous pourrons exprimer librement nos idées, les discuter, les confronter et rechercher les moyens de les rendre efficaces. Il nous faut nous organiser, nous former et faire émerger des dirigeants choisis par les quartiers et pas des béni oui oui de circonstance.

Villeneuve, Teisseire, Village olympique, Mistral et les autres...

Nous proposons à tous les habitants des quartiers populaires de Grenoble de se rassembler, sans préalables, pour construire ensemble un réseau autonome en vue des prochaines échéances législatives, municipales.

Notre avenir et celui de nos enfants est entre nos mains, il est plus que temps de les sortir des poches
car personne d’autre ne viendra nous délivrer de notre condition.

Tout est à construire.Tout est donc à notre portée collective. 


Commentaires

Les articles récents