À l'occasion du premier tour de la présidentielle 2012, “Allons quartiers’ organisait dimanche dernier
une soirée électorale à la salle polyvalente des Baladins à Villeneuve. Créée en début 2011, cette
association a pour objectif de sensibiliser le voisinage à la vie politique. Mais aussi de responsabiliser
les citoyens et en particulier les jeunes, dans l'action sociale, culturelle ou de l'éducation, en animant
notamment des débats de société. Cette coopérative dénonce de plus un véritable manque de
doléance des quartiers. Un point sur lequel insiste Abdelkader Benyoub, secrétaire d'"Allons
quartiers", « les personnes qui se consacrent au quartier aussi se trouvent en difficulté qu'elles soient
humaines, matérielles ou financières »
(c) DL AVRIL 2012
Rien à voir avec l’élection présidentielle de 2007.
Les quartiers populaires étaient alors au cœur des projets présidentiels, pour le meilleur ou pour le pire…
A Villeneuve, la participation dépassait les 80 %, un record !
En 2012, c’est comme si nos quartiers n’existaient plus. Il n’y en a plus que pour la crise de l’euro, pour la dette, pour l’avenir des retraites et les comptes de la sécurité sociale. Bien sur, ces sujets nous concerne autant, si ce n’est plus, que d’autres. Mais force est de constater que les banlieues ne sont plus le moteur du clivage politique de cette élection présidentielle.
Dans ces conditions, l’abstention est une tentation compréhensible.
« Pourquoi voter ? Ça sert à rien...» « Tous les mêmes ! »
C’est oublier ce que l’abstention des pauvres et des exclus a provoqué dans tous les pays où elle s’est enracinée :
ENCORE PLUS DE PAUVRETÉ ET D’EXCLUSION !
C’est oublier également qu’en tant qu’habitants des quartiers populaires nous portons également notre part de responsabilité quand nous ne faisons rien. On n’est jamais mieux défendu que par soi-même et cette élection est la preuve, s’il en fallait encore une, que l’organisation politique des quartiers populaires est une nécessité à laquelle s’attelle le Forum Social des Quartiers Populaires depuis des années.
Si on ne vote pas, les politiques se soucieront encore moins de nous qu’ils ne le font aujourd’hui.
Et ce ne sont pas les sujets de préoccupations qui vont leur manquer dans les années à venir, avec d’autres votants pour les leur rappeler. Quelle que soit la répartition des votes, c’est le total des voix, la participation dans les quartiers populaires qui reste, pour le moment, notre meilleure défense contre l’abandon.
Le président,
Yann BERTHIER
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